Maxime Simon
Mon travail naît d’un frottement entre les âges, les cultures et les récits.
Peintre et dessinateur, je m’intéresse depuis toujours aux histoires oubliés, aux archétypes persistants et aux vestiges de civilisations que le temps a partiellement effacées.
À travers fresques, encres ou installations, je convoque des figures et des symboles issus d’un imaginaire collectif — parfois antique, parfois inventé — que je redéploye dans des compositions fragmentées, à la frontière du rêve et de la mémoire.
Il naît alors une idée d’un passé fictif, magnifiée par notre regard et où les vides sont comblés par l’imagination toujours de manière flatteuse.
Je conçois chaque œuvre comme une strate. Il ne s’agit pas tant de représenter que de faire affleurer : des émotions, des figures, des formes hybrides, à la manière de ruines encore vibrantes.
Les techniques anciennes — détrempe, encre, pigments — rencontrent des préoccupations contemporaines : écologie du sensible, survivance des formes, récits décentrés. Mon univers plastique est habité par des présences féminines, animales ou androgynes, souvent ambivalentes, à la fois puissantes et vulnérables. L’altérité, le rituel, le simulacre sont au cœur de ma recherche.
Je travaille par séries, par cycles, en m’autorisant des bifurcations, des accidents, des reprises. L’œuvre s’écrit alors comme un palimpseste : elle garde la trace des couches précédentes, des hésitations, des repentirs. En convoquant les langages du mythe et de l’inconscient, je cherche moins à illustrer qu’à proposer des espaces de projection, de trouble et de résonance. Mon ambition n’est pas de transmettre un message figé, mais d’ouvrir une faille : un lieu où l’on puisse à la fois se perdre et se reconnaître
